Qui était El Hadji Guilénou N'diaye avant son arrivée en France ?

El Hadji Guilénou N'diaye

Les mots qui suivent sont infimes pour parler de notre oncle El Hadji N’diaye. C’est en pensant à lui ce Week-end que j’ai souhaité lui rendre un modeste hommage en vous livrant quelques éléments de sa biographie qui démontre effectivement que cet homme a tracé son chemin très tôt.

Né en 1960, El Hadji G. N’diaye, fils de Guilénou N'diaye et de Marie N'diaye, passa une grande partie de sa socialisation à Bakel, entama l’école française en 1966 à l’école régionale de Bakel (actuel I.M.D.B) qu’il abandonne en 1973 avant de quitter Bakel pour poursuivre ses études à Dakar, au collège Léopold Pané de grand Dakar, où il fait la sixième avant d’aller au collège Jean de la Fontaine (au quartier de la Médina). Mais abandonna les bancs de l’école en classe de 4e.

En 1982, El Hadji G. N’diaye retourne à Bakel après un bref passage à Ross Bethio (Saint-Louis) en 1976 où il était manœuvre dans une société minière. Parallèlement, il faisait la menuiserie. À Bakel, il s’afficha dans le mouvement associatif et donna des cours d’alphabétisation à Diawara (Bakel). Avec l’arrivée de la S.A.E.D (Société d’Aménagement pour l’Exploitation du Delta) à Bakel, vers 1982, il saisit cette occasion pour intégrer un projet d’alphabétisation pendant 4 ans.

Plus tard, El Hadji G. N’diaye s’engagea avec le service des "Eaux et Forêts" de Bakel pendant 2 ans, toujours dans le cadre de l’alphabétisation. Il sillonna les villages bambaras de Bordé, Alahina et Bémma. En 1992, il est embauché au service de l’U.N.E.S.C.O (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) de Bakel comme formateur avant de passer un mois et demi à Tambacounda et à Kayes pour vulgariser la langue soninké.

Dans les années 1990, El Hadji G. N’diaye s’engagea dans un projet « Enquêtes démographiques » à Kayes (Mali). Ce projet le conduit à la « Radio Kayes ». Après quelques années passées au Mali, il retourna à Bakel et devint actif dans le milieu politique. Employé à la Mairie de Bakel, il dirigea une frange de la jeunesse socialiste de Bakel favorable à Waoundé N’diaye (ancien maire de Bakel) et se retrouva comme membre du « Foyer des Jeunes de Bakel ». C’est en 1999, avec l’arrivée de la radio Djida Fm à Bakel, qu’il devint animateur culturel.

Entre 1992 et 2002, El Hadji G. N’diaye participe à la mise en place de l’Amicale des Moniteurs et Auditeurs éducatifs de Bakel. Il fut un correspondant de la « Radio Tambacounda » et de la « Radio Kayes ». Cette expérience professionnelle le conduit à entreprendre un voyage en France en septembre 2002, à travers le jumelage « Apt-Bakel ». Il s’approcha plus tard de l’association « Soninkara.com » et devint membre de l'A.P.S (Association pour la Promotion de la langue et de la culture Soninké) de Paris et prit finalement la décision de tracer sa route en France.

Dans ces circonstances, on peut avancer sans risque de se tromper que le projet migratoire El Hadji G. N’diaye, non moins tardif, est une suite logique d’une expérience professionnelle acquise au Sénégal. En France, il n’a jamais cessé de lutter pour la promotion de la langue soninké malgré ses préoccupations familiales et personnelles. Nous reviendrons sur sa vie en France dans les mois prochains.

Nous lui souhaitons une longue vie et une santé de fer pour toujours rendre service à sa communauté.

Amicalement ton parent et neveu !

Saliou Diallo

Docteur en histoire (Université de Poitiers, France).