Docteur en histoire moderne et contemporaine de l’université de Poitiers en France, mes recherches portent sur les sociétés rurales africaines en situation de sédentarité et de migration internationale dans la longue durée. Mes zones d'études et de recherches sont essentiellement la ville de Bakel (Sénégal) et la région parisienne (France). Depuis octobre 2017, je suis professeur d’histoire-géographie à l'Académie de Créteil (France). Parallèlement à l’enseignement et à la recherche, je m’engage dans la vie associative. Je suis en effet le chargé de la communication de l'Association des Jeunes de Bakel en France et le président de la Commission scientifique de l'Association des Anciens de l'Ecole primaire Ibrahima Malal Diaman Bathily de Bakel (ex-école régionale).
Conférence du 22 mai 2019 à 14 heures au Parlement Européen à Paris
Titre de ma communication :
Centre (s) et périphérie(s) en Afrique : l’exemple de la région du fleuve Sénégal ?
Je te remercie Claude pour l’invitation. Merci aux organisateurs et organisatrices de m’avoir associé à cette conférence. Je remercie tous qui ont contribué à la tenue de cette journée d’échanges. Je salue Olivier Le Masson du GRDR (que je rencontre pour la première fois) avec qui je partage cette table et tous ceux qui sont venus nous écouter. La mise en relation a été entreprise par mon amie et frère Hamidou Dia avec qui j’échange depuis la préparation de ma thèse jusqu’à la soutenance. J’ai connu Hamidou par le biais de mon co-directeur de thèse Patrick Gonin. J’ai vu aussi que nous partageons le même terrain de recherche qu’est la région du fleuve Sénégal (Est du Sénégal).
Je précise d’emblée que je suis un historien, et quelque part un chercheur en sciences humaines et sociales. Je ne m’aventure pas à jouer au spécialiste des questions de développement, notamment dans le partenariat entre l’Afrique et l’Europe. Par conséquent, ma communication s’inscrit modestement dans une perspective historique, en particulier celle que Gérard Noiriel appelle la « socio-histoire » (G. Noiriel, 2008). Car j’estime que l’histoire, l’histoire sociale plus précisément, peut nous aider à comprendre les réalités contemporaines mais également à trouver des solutions concrètes pour le futur. Donc, je vais parler d’un exemple tiré du contexte africain, notamment de la région du fleuve qui fut en un moment donné de l’histoire, et je n’exagère pas, la « Mecque » de l’économie traite du Sénégal (voir de toute cette région ouest-africaine) durant la période coloniale avant de perdre ce statut au profit des villes situées un peu plus à l’Ouest avec le développement de la culture de l’arachide tout le long du XXe siècle. J’y reviendrai. Cette région est aussi jusqu’à nos jours l’espace où provient la majorité des migrants installés en France (Ile-de-France) depuis près d’un demi-siècle (Mali, Mauritanie et Sénégal).
Il s’agit dès lors de penser les terminologies de « centre (s) » et « périphérie (s) » dans une perspective socio-historique et dans le contexte africain. En vérité, le terme de « périphérie (s) », en association avec « centre (s) », a été beaucoup employé par l’économiste franco-égyptien Samir Amin (1973), dans les années 1970 et désigne les régions marginalisées (pays, territoires ou terroirs) dont la « marginalisation » est hérité de la domination coloniale, mais également de l’influence de la superpuissance et de l’impérialisme des pays occidentaux sur le reste du monde. Amin considère comme « centre », les pays du Nord, capitalistes et comme « périphérie », les pays du Sud pauvres (le Tiers-Monde).
L’objectif de cette communication est de montrer que les attributs (ou qualificatifs) de « centres » ou de « périphéries » donnés à un (ou des) territoire (s) ou des groupes humains sont le résultat d’un processus historique et que ces notions ne sont pas figées (non permanents) dans le temps et dans l‘espace. La région du fleuve Sénégal est en ce sens un cas d’école. C’est alors sous l’angle des inégalités que ce sujet sera abordé. Dans un premier temps, nous allons évoquer le statut et la situation de « centre » et de « périphérie » au cours de la période coloniale et dans un second temps en parler durant la période post-coloniale.
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