Docteur en histoire moderne et contemporaine de l’université de Poitiers en France, mes recherches portent sur les sociétés rurales africaines en situation de sédentarité et de migration internationale dans la longue durée. Mes zones d'études et de recherches sont essentiellement la ville de Bakel (Sénégal) et la région parisienne (France). Depuis octobre 2017, je suis professeur d’histoire-géographie à l'Académie de Créteil (France). Parallèlement à l’enseignement et à la recherche, je m’engage dans la vie associative. Je suis en effet le chargé de la communication de l'Association des Jeunes de Bakel en France et le président de la Commission scientifique de l'Association des Anciens de l'Ecole primaire Ibrahima Malal Diaman Bathily de Bakel (ex-école régionale).
La Chambre de Bakel a évolué en fonction des générations, des contextes et des lieux (territoire national ou à l’étranger). Elle est le domicile de tout habitant de Bakel d’origine ou d’adoption sans aucune distinction. C’est le local qui sert de lieu d’habitation, de réunion ou d’asile.
Dans la région du fleuve Sénégal, les Bakélois furent les premiers à mettre en place un Kompo xoore (grande chambre). Au début, les rassemblements n’étaient pas formels. Ils ne bénéficiaient pas d’une reconnaissance juridique. Ils étaient juste des stratégies de survie, des structures de solidarité dans des contextes de crise et de difficultés. Dans les lieux d’habitation, les personnes qui travaillaient prenaient en charge ceux qui venaient d’arriver : subvenir aux besoins de son prochain. Au niveau de certains regroupements, l’on faisait des cotisations. Ce qui leur a permis d’avoir une caisse de solidarité.
Au Sénégal, le Kompo xoore a existé bien avant l’indépendance. La première fut créée à Saint Louis. C’est vers les années 70 que les ressortissants de Bakel vivant à Dakar se sont regroupé avec les défunts Mamadou Diarra dit MaDiarra (inspecteur du travail) et El Hadji Dioumbou NDIAYE pour ne citer que ceux là. Leur local se trouvait au centre ville de Dakar, à l’avenue Gambetta (1976). L’actuel lieu d’habitation (Grand-Dakar, Plle N° 139B) appartenait au défunt El Hadji Dioumbou N'diaye. Ce dernier l'a vendu aux ressortissants de Bakel à un prix symbolique. Pour la rénovation de ce local, les ressortissants de Bakel vivant en France ont aussi contribué financièrement et même ceux de Dakar à l’époque.
Ce lieu sert d’ailleurs de siège social au Comité d’Appui pour la Rénovation de la Ville de Bakel (CAREBA). Ce dernier est une association formelle (Une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901), créée vers les années 1980 qui génère la chambre de Bakel. En effet, CAREBA est composée de sections ou antennes qui rendent compte de leur activité à la structure mère qui se trouve à Dakar.
De nos jours, la particularité du Kompo xoore de Bakel est qu’elle accueille depuis 2005 des étudiants en plus de ses potentiels pensionnaires. Comme elle génère des revenus (quelques chambres en location), un terrain a été acheté et construit au nom des bakélois à Tamba pour ses futurs élèves et étudiants de Bakel. Depuis quatre ans, elle s’active dans l’achat de fournitures scolaires du lycée et des collèges de Bakel. Elle appuie financièrement l’association des étudiants et élèves ressortissant de Bakel. Les objectifs assignés à l’Association sont entre autres :
- susciter et d’encourager toute action tendant à la rénovation, à la réfection à la modernisation et à la promotion de la ville de Bakel ;
- contribuer à la réalisation de tout projet (économique, sportif, culturel, social, éducatif, touristique, etc..), entrant dans l’intérêt de la ville et de ses habitants.
- apporter à la ville et à ses environs immédiats un visage et une vie moderne ;
- prêter son concours bénévole et désintéressé aux autorités compétentes dans l’étude et la réalisation des programmes de développement intéressant la ville et ses environs ;
- œuvrer pour la sauvegarde des intérêts de la ville et ses habitants ;
Saliou Dit Baba DIALLO (Université de Poitiers, France) et Mamadou TRAORE dit "Kana" (ENTSS, Dakar, Sénégal).